L'âme meurtrie - La vérité

Publié le par Jacques Guilloreau

 La vérité, en vérité,
 n'est pas très respectée...
 Certes, toute vérité n'est pas à dire.
 Et vous pouvez être amené,
 sans réellement mentir
 et sans que remords ne ronge,
 à faire ce que vous nommez
 un très pieux mensonge.
 Pour éviter peine ou chagrin,
 à un parent, ami ou voisin...
 
 La vérité, en vérité,
 n'est pas très respectée...
 Beaucoup pensent la détenir,
 et loin d'eux l'idée de mentir,
 ceux qui croient dur comme fer
 au prêchi-prêcha de "leur" Vérité.
 La grande, l'unique, la vraie !...
 D'autres ne peuvent se défaire
 de la manie de l'améliorer
 pour sauver le moindre intérêt.
 
 La vérité, en vérité,
 n'est pas très respectée...
 Et il n'est vraiment pas rare
 d'entendre certains roublards
 avouer avec force exclamations :
 "Pourquoi donc mentir,
 alors qu'il y a mille façons
 de la travestir pour la dire !"
 Ils jonglent avec événements,
 lieux, dates, sentiments...
 
 La vérité, en vérité,
 n'est pas très respectée...
 Mais toujours sur le fil du rasoir,
 ils finissent par se couper
 et puis, un jour, par choir,
 notamment les petites vestales
 du haut de leur piédestal.
 Il est impossible de tromper
 tout le monde, tout le temps,
 les amis, maris, amants...
 
 La vérité, en vérité,
 n'est pas très respectée...
 Mais arrive forcément le moment
 où les ingénieuses pirouettes
 ne font plus du tout recette,
 où le débit des mots, pardi,
 n'a plus aucun crédit.
 La manigance sent le rance,
 le menteur est démantelé,
 la mascarade est démasquée.
 
 La vérité, en vérité,
 n'est pas très respectée...
 Mais à toujours la falsifier,
 vous avez plus à perdre qu'à gagner,
 perdre vos amis, vos amours...
 N'est-il pas mieux, avec humour,
 de vous dire : "faute à demi avouée
 est toute entière pardonnée" !
 
 © Jacques Guilloreau, Cris écrits.

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