Paroles sur mesure - Voyages intérieurs

Publié le par Jacques Guilloreau

Au-delà

Au-delà de la vie
Ce n'est pas le noir
Mais la lumière ?
Je vous en prie...
J'ai pris le pari
Et me laisse emporter
Avec sérénité
Ma pensée, mon esprit
Cette petite flamme
Pas toujours grandeur d'âme
Affranchie de ma chair
Se sent toute légère
Folâtrant feu follet
Du corps abandonné
Qui s'est tellement donné
Pour si peu de plaisir
Et si souvent souffrir
Alors, elle déserte
Ce sac tout inerte

Au-delà de la vie
Ce n'est pas le noir
Mais la lumière ?
Je vous en prie...
Ma pensée vagabonde
Juste un peu à la ronde
Très bientôt aspirée
Un tunnel spiralé
Le film se réenroule
Le passé se déroule
Je remonte le temps
Revis tous les instants
Les instants-années passent
Puis, je sors de l'impasse
Je franchis alors l'espace
Vertigineuse course
Je remonte à la source
La source de lumière
Loin, dans l'Univers

Au-delà de la vie
Ce n'est pas le noir
Mais la lumière ?
Je vous en prie...
Des êtres de lumière
Tout un monde de sphères
Atmosphère d'Amour
Et point de non-retour
Alors, l'Univers s'ouvre
Et je le découvre
Je baigne en l'océan
Des courants d'énergie
Je parcours l'infini
De l'espace et du temps
Le futur est dépassé
Et les champs de pensées
Du grand Esprit cosmique
Résonnent des cantiques
Des ondes quantiques

Au-delà de la vie
Ce n'est pas le noir
Mais la lumière ?
Je vous en prie...
Concert de vibrations
Je suis à l'unisson
Divine communion
Et ultime fusion

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Cassé la chaîne

Quand m'arrive le passé
Plein de sang, tout cabossé
Et l'histoire au présent
Guère plus réjouissant
Je crains… Je crains des demain
Encore pleins de chagrins
Je me déchaîne
Et casse la chaîne
Refuse de semer mes gènes
Ma graine d'ADN

Quand je vois cette planète
Parfaite, toute défaite
Quand je vois cette Terre
Ah ! Dieu, quelle misère
Creusée, aspirée, pompée
Bientôt épuisée, vidée
Je me déchaîne
Et casse la chaîne
Refuse de semer mes gènes
Ma graine d'ADN

A ces clameurs, cris de haine
Je préfère les "je t'aime"
Et je me dis "no kids"
Non aux petits caïds
Ou graines de dictateurs
Pour répandre la terreur
Je me déchaîne
Et casse la chaîne
Refuse de semer mes gènes
Ma graine d'ADN

Excusez-moi, les aïeux
Et pardonnez-moi, les vieux
Mais il m'est indécent
D'avoir des descendants
Stop à la lignée, à temps
Sur les lignes du présent
Je me déchaîne
Et casse la chaîne
Refuse de semer mes gènes
Ma graine d'ADN

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure


 

Fil de soi

Emporté au fil du temps
De déjà tant de printemps
J'avais envie de savoir
J'avais besoin de revoir
Le long fil de mon passé
Pas toujours bien composé
Y avait-il un fil d'Ariane
Pour retrouver la médiane ?
Y avait-il un fil de soie
Pour trouver le fil de soi ?

J'avais fondu tous les plombs
Me fallait un fil à plomb
Pour me remettre d'aplomb
Un fil très bon conducteur
Pour prendre de la hauteur
Et reprendre une longueur
Y avait-il un fil d'Ariane
Pour retrouver la médiane ?
Y'avait-il un fil de soie
Pour trouver le fil de soi ?

Je filais à la dérive
Entre deux lointaines rives
Ballotté au fil de l'eau
Je m'en allais à vau-l'eau
La tête inondée, noyée
Perdant le fil des idées
Y avait-il un fil d'Ariane
Pour retrouver la médiane ?
Y avait-il un fil de soie
Pour trouver le fil de soi ?

Je ne pouvais plus me voir
Dans le regard du miroir
J'étais rempli de travers
Et me trouvais de travers
La tête toute à l'envers
Vraiment plus les pieds sur terre
Y avait-il un fil d'Ariane
Pour retrouver la médiane ?
Y avait-il un fil de soie
Pour trouver le fil de soi ?

Et puis un jour…

Les jambes en flanelle
Les pensées tout en dentelle
Filant un mauvais coton
J'ai trouvé une maison
Pleine de beaux cocons
Où l'on dévide la soie
Une fabrique de soi
Pour tisser le fil de moi !
Une fabrique de soi
Pour tisser le fil de moi !

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Je, tu, toi

Je, tu, toi
Ne me tue pas
Si je te vouvoie
Et ne vous tutoie
J'avoue, de vous à moi
Je ne me voue pas
Au culte du toi
Et je ne crois pas
Vous emboîter le pas
Depuis tant et tant
Depuis si longtemps
Pour vraiment mériter
Votre belle amitié

Je, tu, toi
Ne me tue pas
Si je te vouvoie
Et ne vous tutoie
J'avoue, de vous à moi
Je ne me voue pas
Au culte du toi
Car une amitié
Est une rareté
A ne déprécier
Par banalité
De ce tu à tout vent
De ce tu tout venant

Je, tu, toi
Ne me tue pas
Si je te vouvoie
Et ne vous tutoie
J'avoue, de vous à moi
Je ne me voue pas
Au culte du toi
Illico presto
Pourtant plus rigolo
Sans doute écolo
Mais vous, vous et moi
Pas à tu et à toi
Alors, je tais le toi

Je, tu, toi
Ne me tue pas
Si je te vouvoie
Et ne vous tutoie
J'avoue, de vous à moi
Je ne me voue pas
Au culte du toi
Que pourrais-je ainsi
Dire à tous mes amis
Mes amours aussi
Pour bien souligner
Notre longue amitié
Ou notre intimité ?

Je, tu, toi
Ne me tue pas
Si je te vouvoie
Et ne vous tutoie
J'avoue, de vous à moi
Je ne me voue pas
Au culte du toi

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Ils courent

Ils courent... Ils courent...
Ils courent toujours...
Parfois les bois, de jour
Et les boîtes de nuit
Ils accourent au conflit
Une fleur au fusil
Ils courent l'aventure
A pied, cheval, en voiture
Ils courent vite au métro
Ils courent vite au boulot

Ils courent... Ils courent...
Ils courent toujours...
Ils courent après le temps
Ils courent après l'argent
Qui coule entre leurs doigts
Ils courent les jupons
Qui font marcher parfois
Ils courent le marathon
Ils courent droit n'importe où
Même en la gueule du loup

Ils courent... Ils courent...
Ils courent toujours
Ils courent par plaisir
Ils courent pour maigrir
Ils courent les honneurs
Et après le bonheur
Ils courent les océans
Parcourent les continents
Ils courent après les records
Corps à corps, coudes au corps

Ils courent... Ils courent...
Ils courent toujours...
Toujours plus vite et fort
Et moi, tout stupéfait
Je les vois s'essouffler
Courir tous à la mort

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Il sera temps

Quand mes yeux embués
D'avoir par trop vu
Tant de larmes couler
Tant de sang répandu
Les ventres affamés
Les armées parader
Les salauds se réjouir
Les escrocs prospérer
Les riches s'enrichir
Les pauvres gens subir...
Alors, il sera temps
Il sera grand temps

Quand par trop assourdi
D'avoir supporté
Les cris de tragédie
Les mères supplier
Les armes crépiter
Les uns fort annoncer
Les autres dénoncer
Les uns toujours promettre
Les autres tout remettre
Les braves gens pleurer...
Alors, il sera temps
Il sera grand temps

Quand mon corps alourdi
Du poids de la vie
L'esprit sans plus le coeur
A danser, festoyer
Le cœur gros de rancœurs
Et la tête noyée
De douces illusions
Perdues à l'horizon
Tellement las d'espérer
Les gens se tolérer...
Alors, il sera temps
Il sera grand temps

Las de n'être qu'une ombre
De n'être qu'un nombre
Parmi tous ces vivants
Qui croisent mon espoir
L'espace d'un instant
Mais sans jamais me voir
Tellement las d'attendre
Un signe d'amitié
Un rire ensoleillé
Une main pour se tendre...
Alors, il sera temps
Il sera grand temps

Il sera très grand temps
De quitter la scène
De cette pièce obscène
Pour un coin retiré
L'orée d'une forêt
Au calme délicieux
Des arbres silencieux

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



 Graine de violence

Graine de violence
Semée aux sixties
S'enracine aujourd'hui
Des heures de suspense
A fleur de souffrance
Des flaques de sang
Sur beaux carreaux blancs
En belles séries noires
Qui font les grands soirs
Et à longueur de temps
Et à largeur d'écran
Sans carré blanc

Graine de violence
Aujourd'hui s'installe
Sur un haut piédestal
Elle fera de l'audience
C'est le principal
Une fleur du mal
En terre de haine
N'aura guère de peine
A s'offrir sa place
Sous le grand soleil noir
Des immenses espaces
Du désespoir

Graine de violence
Semée dans l'enfance
Fait de jolis ravages
Dans les cités sans âme
Et dans les villages
Fait couler des larmes
Mais aussi du fric
Dans les boutiques d'armes
Et dans les rubriques
Les salles de ciné
Les télés déchaînées
C'est l'Amérique !

Graine de violence
Viole les inconsciences
Mais faites attention !
Rois des hautes tensions
Princes du pouvoir
Dans vos tours-miroirs
Ou sous vos lambris
N'êtes plus à l'abri !
Car, demain peut-être
Elèves seront maîtres
Fiction, réalité...
Stop !... Arrêtez !

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Image magique

L'image est magique
Les mots sont musique
La musique et l'image
Font un beau tapage
Des tempêtes de rythmes
Sur un peu de rimes
Et les couleurs dansent
Sur notes en transes

L'image est magique
Les mots sont musique
Les paroles, parole
Que des fariboles
En folle farandole
Frivoles, s'envolent
En long concert d'ondes
Tout autour du monde

L'image est magique
Les mots sont musique
Après le dernier clap
De son premier clip
Il est déjà trop tard
L'inconnu est star
C'est un vrai miracle
A très grand spectacle

L'image est magique
Les mots sont musique
Le big politico
Fait son numéro
Paroles sur mesure
Gestes en mesure
Sur fond de promesses
Et foules en liesse

L'image est magique
Les mots sont musique
A l'heure de grand-messe
Des infos tristesse
La lucarne de charme
S'accroche, s'acharne
Sur de beaux ravages
De jolis carnages

L'image est magique
Les mots sont musique…

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



La photo jaunie


Elle est jolie, Mélanie
Sur la photo jaunie
Dans cette robe blanche
Qui corolle ses hanches
Attentive à son mari
Et lui, qui lui sourit
Ils ont quelque vingt ans
Et le temps les attend

Elle est jolie, Mélanie
Sur la photo jaunie
Précieusement gardée
Qu'elle a faite encadrer
Et si souvent regardée
Là, sur le vieux buffet
De la salle à manger
Bien belle était la vie

Elle est jolie, Mélanie
Sur la photo jaunie
Avec ses si beaux yeux
Ce doux regard heureux
Qu'encadre sa chevelure
Dans cet ovale pur
Et ce corps épanoui
Fleuri de si beaux fruits

Elle est jolie, Mélanie
Sur la photo jaunie
Mais les années ont fui
Même les décennies
Les enfants vite grandis
Sont envolés, partis
En de lointains pays
Et son mari aussi

Elle est jolie, Mélanie
Sur la photo jaunie
Mais si seule aujourd'hui
Elle est là, dans un lit
Le lit de la maladie
Visage, corps défaits
Signent déjà, en fait
Défaite de la vie

Elle est jolie, Mélanie
Sur la photo jaunie
Des gens dévoués, en blanc
S'affairent, s'acharnant
Sur sa chair à retarder
Le terme redouté
Maintenant éminent
Aucun pour se douter...

Elle est jolie, Mélanie
Sur la photo jaunie
Elle a été aimée
Elle a aimé la vie
Mais aucun pour se douter
Qu'elle n'a bien jamais
Eu besoin d'être aimée
Aussi fort qu'aujourd'hui

Elle est jolie, Mélanie
Sur la photo jaunie…

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



L'artiste

L'artiste
Soliste
En piste
Dans un rond de lumière
Sur un fond carré noir
Figure, allure altières
Il reprend ses grands airs
Dans l'air des grands soirs
Chers amis, bonsoir

L'artiste
Soliste
En piste
Sur ligne mélodique
Donne la vie aux notes
Parole à la musique
Qui connote, pianote
De grands sentiments
Sur le cœur des gens

L'artiste
Soliste
En piste
Il élève, sublime
Tout en haut, sur les cimes
Paroles et musique
Le moment est magique
Il a de la fibre
Et son public vibre

L'artiste
Soliste
En piste
Il surfe sur les gammes
Et il joue de son charme
Les jeunes fleurs frissonnent
Les femmes s'abandonnent
L'artiste chanteur
Est maître-enchanteur

L'artiste
Soliste
En piste
Il est maître-enchanteur
Et aussi séducteur !…

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure


Le mal va bien

Grand-messe des infos
C'est le journal de vingt heures
Une star bien comme il faut
Déverse les malheurs
De nos cinq beaux continents
En juste quelques instants
Je ne me fais pas de souci
Le mal va bien, merci !

Sécheresse en Ethiopie
Le feu en Indonésie
Dans les campagnes de Chine
Le ciel par trop prodigue
Emporte toutes les digues
Ça promet, sûr, des famines
Je ne me fais pas de souci
Le mal va bien, merci !

La terre tremble en Turquie
Des milliers de sans-abri
Coulées de boue au Pérou
Qui engloutissent tout
Le ciel d'une église enterre
Ses fidèles en prière
Je me fais pas de souci
Le mal va bien, merci !

En républiques d'Afrique
De gros trafics font du fric
Un ministre éliminé
Un peuple assassiné
Un parfait tyran carnage
Et des rebelles ravagent
Je ne me fais pas de souci
Le mal va bien, merci !

Le Moyen-Orient en sang
La guerre dans les Balkans
Certains déposent des bombes
D'autres creusent des tombes
Femmes enfermées voilées
Enfants martyrs dévoilés
Je ne me fais pas de souci
Le mal va bien, merci

Dix mille morts sur la route
Un avion explose en vol
Un autre s'écrase au sol
Des chômeurs en déroute
Les méfaits font un tabac
Le tabac fait des dégâts
Je ne me fais pas de souci
Le mal va bien, merci !

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Maisons de retraite

Ils vont un petit peu
Meurent à petit feu
Ils vont à petits pas
De la vie au trépas
Personne ne s'inquiète
En maisons de retraite
De la traite des vieux
Et pas plus de leurs vœux
Aux tarifs du Club Med
Les petits vieux s'emmerdent

Ils repassent le temps
Le temps de leurs printemps
Sur la cassette usée
De pensées égarées
Papotent au parloir
Furtivent en couloir
Ils chaussonnent, pantouflent
S'enlainent, s'emmitouflent
Aux tarifs du Club Med
Les petits vieux s'emmerdent

Ils auraient préféré
Sûr, rester demeurer
Dans la chère maison
De leurs belles saisons
Vivre leur devenir
Dans mille souvenirs
Mais un jour est venu
Où il a bien fallu...
Aux tarifs du Club Med
Les petits vieux s'emmerdent


Les enfants leur ont dit
"L'appart' est trop petit
Ce sera mieux pour toi
D'aller vivre là-bas
C'est très bien, tu verras
C'est médicalisé
Le tout sécurisé"
Et depuis, ils sont là
Aux tarifs du Club Med
Les petits vieux s'emmerdent

Ils vont un petit peu
Meurent à petit feu
Ils vont à petits pas
De la vie au trépas...

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Merci mes amis

Merci mes amis
Très grand merci
Peu envahissants
Mais toujours présents
Tellement discrets
Cependant tout prêts
A me renseigner
Et jusqu'à me conseiller
Très judicieusement
Quel que soit le moment
Du jour et de la nuit
Je vous remercie aussi
De ne pas m'en vouloir
De rester sans vous revoir
Pendant même parfois
Des semaines et des mois

Merci mes amis
Très grand merci
D'aussi me distraire
Et de me soustraire
A cette grisaille
Qui souvent m'assaille
Me faire évader
En toute complicité
Et maintes occasions
Vers d'autres horizons
Parler à cœur ouvert
Des secrets de l'Univers
Des choses de la Vie
Des espaces infinis
De l'énigme du Temps
Sujets tant passionnants

Merci mes amis
Très grand merci.
Merveilleux conteurs
Que j'aime d'ailleurs
Tous tels que vous êtes
Sous noble jaquette
Et titres dorés
Ou mine papier mâché
Pauvres ou en livrée
A vous qui me livrez
Nombre de connaissances
Et ainsi me délivrez
De ma vaste ignorance
A vous les Livres je dis
Merci mes chers amis
Très grand, très grand merci

A vous les Livres je dis
Merci mes chers amis
Très grand, très grand merci

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Non, mon enfant

Non, mon enfant
Je suis confiant
Tu ne souffriras
Ni de froid ni de faim
Non, tu ne subiras
Jamais aucun tourment
Aucun mauvais tournant
Non, jamais de la vie
Tu ne vivras la misère
Aucune maladie
Pas même le cancer

Non, mon enfant
Je suis confiant
Tu n'affronteras
Non, jamais le chômage
Et tu ne subiras
Pas non plus l'esclavage
Du boulot, des patrons
Des cités, du béton
Des chaînes inculturelles
Des modes, des modèles
De "maîtres" à la con

Non, mon enfant
Je suis confiant
Tu ne verras pas
De bains rouges de sang
Et jamais ne seras
J'en suis sûr et certain
Un possible assassin
Non, même pas de ceux
En légitime défense
Ou médaillés au feu
Pour leur "belle vaillance"

Non, mon enfant
Je suis confiant
Non, tu ne prendras
Ni dragées du bonheur
Ni drogues de malheur
Pour endormir tes peurs
Tes stress et tes détresses
Non, tu ne vieilliras
Et jamais ne subiras
Ce terrible naufrage
L'enfance du grand âge

Non, mon enfant
Je suis confiant
Car j'ai rejeté
L'idée de projeter
Ma vie dans l'avenir
Pour t'éviter... le pire

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Oiseau de passage

Je suis un oiseau de passage
Un brin fou, un grain volage
Un passereau migrateur
Un jour ici, un jour ailleurs
Et je survole les pages
De ce beau livre d'images
De votre vaste univers
Mais noirci par l'Histoire
Parfois la tête à l'envers
De ce que je peux y voir

Je suis un oiseau de passage
Un brin fou, un grain volage
Je m'offre du long bon temps
A langueur de temps du printemps
Et convole à tire-d'aile
Avec de belles oiselles
Je veux stopper ce temps
Mais le temps jamais n'attend
Englouti par le passé
Ô grand jamais rassasié

Je suis un oiseau de passage
Un brin fou, un grain volage
Dès la mauvaise saison
Je franchis vite l'horizon
Pour rejoindre d'autres cieux
Plus tièdes et plus gracieux
Craignant laisser des plumes
Aux profondes nuits sans lune
Et de force ou de mal gré
Je suis migrant et migré

Je suis un oiseau de passage
Un brin fou, un grain volage
J'ai souvent été tiré
Je m'en suis à peu près tiré
Mais j'ai reçu plus de plombs
Que de dorés grains de blé‚
Je me suis fait plumer
Quelquefois comme un pigeon
Et je monterai aux nues
Nu, comme j'étais venu

Je suis un oiseau de passage
Un brin fou, un grain volage
Un passereau migrateur
Un jour ici, un jour ailleurs
Et la fin de mon ramage
Ne fera pas grand tapage...

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Peur des bébés

Il avait un joli babil
Le little baby
Un sourire sur l'avenir
Il n'y a pas à dire
Le gentil petit Adolphe
Avait déjà de l'étoffe
Incorporé caporal
Elu führer génial
Illustre matamore
Des millions de morts...
Oh !, quelle horreur
Mais les bébés me font peur !

Il avait un joli babil
Le little baby
Un sourire sur l'avenir
Il n'y a pas à dire
Il n'avait pas les manières
D'un de ces serial-killers
A lame d'acier trempé
Qui sait si bien tromper
Petits vieux détroussés
Filles troussées violées...
Oh ! quelle horreur
Mais les bébés me font peur !

Il avait un joli babil
Le little baby
Un sourire sur l'avenir
Il n'y a pas à dire
Il ne faisait pas casseur
Il ne faisait pas braqueur
Et pourtant… Et puis pourtant
Condamné à vingt ans
Pour payer l'addition
Il pourrit en prison...
Oh ! quelle horreur
Mais les bébés me font peur !

Il avait un joli babil
Le little baby
Un sourire sur l'avenir
Il n'y a pas à dire
Il n'avait rien d'un "héros"
De ces martiaux commandos
De ces machines à tuer
Qui vont exécuter
En tenue léopard
Quelque un, loin, quelque part...
Oh ! quelle horreur
Mais les bébés me font peur !


Il a un bien joli babil
Le little baby
Et un sourire sur l'avenir
Il n'y a pas à dire
Il a la vie devant lui
S'il combat les maladies
Et échappe aux accidents
Mais son destin l'attend
Et je ne vois en lui
Que le mort en sursis...
Oh ! quelle horreur
Mais les bébés me font peur !


Oh ! quelle horreur
Mais les bébés me font peur !

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Posséder

Pourquoi te condamner
Aux travaux forcés ?
Au rythme des machines
En de sombres usines
Ou confiné en col blanc
En de tristes bâtiments
Pourquoi te condamner
Aux travaux forcés ?
Pour, bien sûr, posséder
Posséder un beau toit
Pour ta toute belle et toi
Mais bien surtout posséder
Des robots de ménage
Des chaînes à musique
Boîtes à images
Belles mécaniques

Pourquoi te condamner
Aux travaux forcés ?
Pour gagner toujours plus
Posséder davantage
Et surtout le superflu
Du monde de gaspillage
Où Dieu est oublié
Pour adorer l'objet
Où, pour "exister"
Tu dois posséder

Pourquoi te condamner
Aux travaux forcés ?
Pour enfin posséder
L'admirablement beau
Le dernier cri du nouveau
Le plus cher et chic
Et aussi le plus choc
Car voilà le gros hic
C'est bien que le toc
Evident, te choque

Pourquoi te condamner
Aux travaux forcés ?
Pour, un jour, rassasié
D'avoir tout possédé
Prendre un repos mérité
Au pied des publicités
De ses slogans fleuris
Le repos éternel...
Et ainsi soit-elle
Ta vie d'aujourd'hui

Pourquoi te condamner
Aux travaux forcés ?…

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Putain de film

Au début, un blanc
Puis papa, maman
Crèche, maternelle
Des sapins de Noël
Je pense, je suis
Les premiers ennuis
Putain de film
A quoi ça rime ?

Le plein de boutons
Et des équations
Copains de bahut
Copains de chahut
Potes de chambrées
Plus revus jamais
Putain de film
A quoi ça rime ?

Amours éperdues
Puis perdues de vue
Une régulière
Pas très singulière
Un ou deux moutards
Ou bien un clébard
Putain de film
A quoi ça rime ?

De belles bagnoles
Des pleins de pétrole
Courses samedi
Des pleins de caddie
Trop-plein de routine
Envie de débine
Putain de film
A quoi ça rime ?

Voilà qu'on s'étonne
C'est déjà l'automne
Les copains, copines
De vieilles bobines
Bien, on se raconte
Et on fait les comptes
Putain de film
A quoi ça rime ?

Arrive l'hiver
Une grande pierre
Dans un cimetière
Dernière séquence
Et fin de bobine
C'est fin de séance
Putain de film
A quoi ça rime ?


© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Que dire ?

Que dire ?
Quand dire, c'est redire
Ou alors contredire
Il me faut en déduire
Que tout a été dit
Surtout bien écrit
Après Platon, Voltaire
Ne faut-il pas se taire ?

Que dire ?
Quand dire, c'est redire
Faut-il se répéter ?
Les mots ont beau muter
Et même permuter
Pour mieux percuter
Après Shakespeare, Hugo
Qu'y a-t-il de nouveau ?

Que dire ?
Quand dire, c'est redire
Le verbe est épuisé
Les mots se sont usés
De tant se rencontrer
Pour se raconter
S'écrire pour décrire
Ou pire, pour médire

Que dire ?
Quand dire, c'est redire
Les mots d'avoir roulé
Sont réduits en galets
Sous le flux de marées
D'idées débridées
D'histoires compassées
Sur reflux de passé

Que dire ?
Quand dire, c'est redire
Un passé dépassé
Un futur désaxé
Ne faut-il pas ranger
Mon stylo, mon style et
Mes cahiers spiralés
De papier quadrillé ?

Que dire ?
Quand dire, c'est redire…

© Jacques Guilloreau

Paroles sur mesure


Que suis-je venu faire ?

Que suis-je venu faire
Dans ce monde d'enfer ?
Pourquoi m'avoir tiré
De la nuit du néant
Pourquoi me condamner
A ce monde damné
Où l'on est déjà tant
Sinon pour consommer
Quand d'autres vont mourir
Faute de se nourrir

Que suis-je venu faire
Dans ce monde d'enfer ?
Consommer des loisirs
Surconsommer du "rêve"
Consumer mes désirs
Surconsommer, sans trêve
Tout et n'importe quoi
Arraché à la Terre
Ce fruit de l'univers
Bientôt coque de noix

Que suis-je venu faire
Dans ce monde d'enfer
En éternel conflit
Où les gens s'ingénient
A tuer génialement
Depuis la nuit des temps
Pour grossir leurs affaires
Leurs cités-fourmilières
Et grandir, agrandir
Et bâtir des empires

Que suis-je venu faire
Dans ce monde d'enfer
En pleine ébullition
Et remis en question
Où les hommes s'agitent
Et s'affrontent, s'excitent
Se menacent ou promettent
Et discourent, projettent
Se croient divinités
Sont apprentis sorciers

Que suis-je venu faire
Dans ce monde d'enfer
Dans l'océan glacé
De l'espace étoilé
Et qui peut être, un soir
Radeau du désespoir
Que suis-je venu faire
Oui, dans cette galère ?

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Sans-abri

Je suis un sans-abri
Un SDF, comme on dit
Déshérité de la vie
Pour en arriver ici
J'ai eu bien des ennuis
Chaque jour, mon souci
C'est d'avoir un abri
Pour y passer la nuit

Je suis un sans-abri
Un SDF, comme on dit
Déshérité de la vie
Souvent bossé pour des nèfles
Pour d'autres les bénefs
Maintenant sans argent
Je m'endors en plein vent
Le lit du SDF

Je suis un sans-abri
Un SDF, comme on dit
Déshérité de la vie
Je ne trouve plus d'emploi
Et j'ai perdu mon toit
Les tendres toi-et-moi
Je survis chaque jour
Et je vis sans amour

Je suis un sans-abri
Un SDF, comme on dit
Déshérité de la vie
Mais que s'est-il donc passé ?
Je suis bien dépassé
Et je ne comprends plus
Je suis perdant, perdu
Sur le pavé des rues

Je suis un sans-abri
Un SDF, comme on dit
Déshérité de la vie
Vous qui jamais n'hésitez
A chouchouter, gâter
Vos minets, vos toutous
De Ronron, Canigou
Auriez-vous quelques sous ?

Je suis un sans-abri
Un SDF, comme on dit
Déshérité de la vie
Et peut-être moins que rien
Mais peut-être pas moins
Pas moins que votre chien
Pas moins que votre chien
Pas moins que votre chien…

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Sing-machine

Je suis une sing-machine
Une dance-machine...
J'en ai toujours rêvé
Et le showbiz m'a fait
Un very golden boy
Modelé en boy band
Et les filles dans la foule
Se déchaînent, se défoulent

Je suis une sing-machine
Une dance-machine...
Une machine à fric
Une machine à risque
Un produit marketing
Germé en brainstorming
On m'a mis une étiquette
Sur le col de mes liquettes

Je suis une sing-machine
Une dance-machine...
Lancé en limelight
Sous le feu des sunlights
Tout en préfabriqué
Papillon éphémère
Je crains fort de me brûler
Les ailes dans la lumière

Je suis une sing-machine
Une dance-machine...
Je séduis en play-boy
Je ravis en play-back
Sur mon dernier compact
Et survis en direct
Je suis du prêt-à-chanter
Je suis du prêt-à-jeter

Je suis une sing-machine
Une dance-machine...
Je me dois d'être au top
Pour me hisser au hit
Et éviter le flop
Mais j'avoue que je flippe
Peur de retomber au Smic
Noyé dans le flot du smog
Je suis une sing-machine
Une dance-machine...

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Ta réalité

Ta belle réalité
N'est qu'un pâle reflet
La grande Vérité
Est de l'autre côté
Du mur de la lumière
Tout à l'envers du miroir
Ta réalité
N'est pas la Vérité

Tu fais ton apprentissage
L'exercice pratique
D'une vie pathétique
Mais ce n'est qu'un mirage
L'examen de passage
Pour un mystérieux voyage
Ta réalité
N'est pas la Vérité

Tu te sens désabusé
Tes sens sont abusés
Une autre dimension
Dépasse la fiction
Beaucoup plus fantastique
Que les dires prophétiques
Ta réalité
N'est pas la Vérité

Tu es fourmi égarée
Dans l'immense forêt
Aveugle bactérie
D'un ventre de fourmi
Tu es bien trop petit
Pour avoir bien tout compris
Ta réalité
N'est pas la Vérité

Mais au-delà du miroir
Tu pourras enfin voir
La fleur de connaissance
Dans les champs de conscience
Du pays de l'Esprit
Où le temps est infini
Ta réalité
N'est pas la Vérité

Ta réalité
N'est pas la Vérité

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Très Net

Je décolle du réel
Pour surfer en virtuel
Je ho ! hisse ! les voiles
Glisse sur la toile
D'un océan superbe
Je navigue sur le Web
C'est très net
Je vis sur Internet

Je suis un vrai webonaute
Je suis un internaute
Au clavier, je pianote
Je suis dans la note
Un accro de l'écran
Je tape et clique à tout crin
C'est très net
Je vis sur Internet

Je survivais enchaîné
Je me suis déchaîné
Sur les chaînes du Net
Je vis la logique
Du grand tout numérique
A l'heure de l'Amérique
C'est très net
Je vis sur Internet

Sur la planète-village
Je voyage en images
J'ai plein de relations
Dans plein de nations
Mes voisins de palier
Continuent de m'ignorer
C'est très net
Je vis sur Internet

Je caresse la souris
Le monde me sourit
J'explore l'hypertexte
Trouve l'hypersexe
Et dans un superspasme
Franchis le cyberespace
C'est très net
Je vis sur Internet

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Tu cherches Dieu

Tu cherches Dieu
Les yeux dans les cieux
Mais ouvre-les un peu mieux
Il est là, sous tes yeux
Regarde bien le ciel
Très au-delà des étoiles
Semées sur la Voie Lactée
Voilà la voie sacrée

Tu cherches Dieu
Les yeux dans les cieux
Mais soulève donc le voile
Tu es fils des étoiles
Qui baignent notre Terre
De leur souffle de lumière
Et qui, elles, sont aussi
Filles des galaxies

Tu cherches Dieu
Les yeux dans les cieux
Mais ouvre-les un peu mieux
Il est là, sous tes yeux
Regarde les atomes
Qui vibrent et qui étonnent
Où particules et ondes
Eternisent leur ronde

Tu cherches Dieu
Les yeux dans les cieux
Mais tu flottes au milieu
De ses deux infinis
Entre infiniment grand
Et petit infiniment
Entre atome et galaxie
En la mer d'énergie

Tu cherches Dieu
Les yeux dans les cieux
Parfois en crise de foi
Mais il est tout en toi
Comme tu es en lui
A la fois tout et partie
A ce rendez-vous des ondes
Qui te sortent de l'ombre

Tu cherches Dieu
Les yeux dans les cieux
Mais vois, aux confins du ciel
La trame de la toile
Les plis de l'univers
Dans les espaces du temps
Vois les fibres de sa chair
Parce qu'il est vivant !

Tu cherches Dieu
Les yeux dans les cieux
Mais au lieu de l'adorer
Comme un être apeuré
Commence par respecter
Déjà ce qu'il a créé
Et par-dessus tout, ton frère
Fils aussi d'Univers

Tu cherches Dieu
Les yeux dans les cieux
Mais ouvre-les un peu mieux
Il est là, sous tes yeux

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure



Vacances d'été

L'été s'en est allé
Au beau fil du temps
Les vacances ont filé
Comme un jour de printemps
Adieu le sable doré
On a ancré les voiliers
Remisé les planches à voile
Rangé toutes les balises
On a bouclé les valises
Et puis mis la grand-voile
Sur les routes balisées
De Bison futé

L'été s'en est allé
Au beau fil du temps
Les vacances ont filé
Comme un jour de printemps
Les nudités sont voilées
Sous un collant d'U.V.
Des amours fort dévoilées
En belles décapotables
Condamnées à la capote
Ont parfois capoté
Sur un joli banc de sable
Ainsi lettres mortes

L'été s'en est allé
Au beau fil du temps
Les vacances ont filé
Comme un jour de printemps
Les yeux tout illuminés
D'images ensoleillées
Fraîchement impressionnées
L'esprit tout émerveillé
De fantastiques beautés
Plein de mille projets
On regagne les cités
Perdues de l'été

L'été s'en est allé
Au beau fil du temps
Les vacances ont filé
Comme un jour de printemps
Déjà le parfum d'automne
D'une vie monotone
Il faut faire sa rentrée
Et reprendre le collier
Ou plutôt les bracelets
Chacun reprend son rôle
Le rôle pas toujours drôle
Un peu oublié

L'été s'en est allé
Au beau fil du temps
Les vacances ont filé
Comme un jour de printemps
Les beaux projets dorlotés
En berceau d'illusion
Se sont noyés, emportés
Par le cours du quotidien
Le train-train a eu raison
Des belles décisions
Il ne reste qu'à rêver
De l'été prochain

L'été s'en est allé
Au beau fil du temps
Les vacances ont filé
Comme un jour de printemps

© Jacques Guilloreau
Paroles sur mesure

 

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