Semeurs de terreur, comment pouvez-vous ?

Publié le par Jacques Guilloreau

En ces temps où le terrorisme semble se généraliser et même se banaliser. Devenir, pour certains d'entre vous, la seule forme d'action possible pour affirmer votre résistance, vos revendications, vos convictions… N'est-il pas urgent de vous adresser un message ?  Une question essentielle.

  Résistants pour les uns, terroristes pour les autres. Résistants, vous l'êtes quand vous résistez à un occupant étranger, à l'oppression et à la répression d'une dictature… Et, bien que votre action soit sanglante et porte à tuer, votre action peut se comprendre, se justifier quand elle vise des cibles militaires ou des hauts représentants de l'autorité à combattre. Bien qu'il y ait aussi, au moins, un cas exemplaire dans l'Histoire du monde, où une cause a été défendue sans violence et l'occupant cependant contraint de partir. C'est bien la lutte pacifique, mais ô combien efficace, de Gandhi pour libérer son pays de la tutelle Britannique.

La force d'inertie
  Car avec un peu d'imagination, il est tout à fait possible de rendre impossible la vie d'un occupant, d'un tyran ou de toute autre forme de pouvoir autoritaire. En lui opposant non pas la force des armes, mais une résistance passive, la force d'inertie. L'inertie à exécuter les ordres, l'inertie à accomplir les tâches demandées, l'inertie à s'acquitter des diverses contributions économiques exigées… Malheureusement, le choix des armes a souvent la préférence des leaders politiques.
  Mais vous, résistants, qui basculez dans cette forme de combat qui vous amène à tuer, sans aucun discernement, des civils, des femmes, des enfants, des vieillards… A saccager des vies dans d'horribles carnages, à transformer des rues en boucherie de chair humaine, comment pouvez-vous ?

"Résistant" et "terroriste"
  Comment pouvez-vous, au cours d'attentats aveugles, tuer des gens qui, ou n'ont pas d'engagement ni même d'opinion politique, ou même seraient enclins à partager secrètement la vôtre ? Comment pouvez-vous ainsi basculer et semer la terreur ? Et devenir terroriste.
  Car, ne voilà-t-il pas le distinguo entre "résistant" et "terroriste". L'un combat de manière sélective et cherche à éliminer les responsables d'une situation imposée à un peuple. L'autre frappe à l'aveugle l'ensemble d'une population, y compris parfois ses propres concitoyens, risquant d'ailleurs de tuer des sympathisants à sa cause.
  Première question : est-ce le meilleur moyen, en semant la terreur, que ce soit à l'échelle locale ou mondiale, de promouvoir cette cause ? Est-ce le meilleur moyen de rallier les suffrages ? Est-ce aussi la meilleure façon de s'opposer à l'arrivée d'une nouvelle culture, si envahissante, si pesante, si incompatible soit-elle avec la culture traditionnelle de son propre pays.

Incroyable paradoxe
  N'y a-t-il pas là aussi une autre possibilité de s'opposer ? Comment ? En refusant simplement, individuellement, d'adhérer à ces nouveaux modèles de pensée, de vie, de mœurs…, en refusant de consommer ces "produits" venus d'ailleurs (musique, cinéma, alimentation…). Et en diffusant, en prêchant éventuellement cette volonté de rejet. Mais est-il besoin de détruire, de saccager, de sacrifier des vies humaines pour simplement refuser quelque chose ?
  Seconde question à ceux qui se réclament d'une religion, d'un dieu pour agir de la sorte. N'est-ce pas là, en effet, le plus incroyable paradoxe. Pourrait encore s'expliquer la violence de la part de "mécréants", de gens n'ayant reçu aucune culture morale, aucun enseignement du respect de l'autre, de gens qui ne croient en rien, ni à Dieu ni au diable, comme on dit, et susceptibles d'être prêts à tout. Surtout au pire. Mais comment expliquer la violence de la part de croyants, de fervents pratiquants d'une religion ? Les religions, en effet, ne prônent-elles pas le respect de la vie, la tolérance, le pardon ?… Les religions, de surcroît, ne promettent-elles pas une survivance de l'âme, un ailleurs bienheureux sinon paradisiaque après la mort ?

Fils de Dieu
  Alors comment pouvez-vous expliquer la hâte d'y expédier vos ennemis ou de simples adversaires, contradicteurs, opposants ?… Des ennemis qui, par votre action, ne peuvent qu'être considérés comme des victimes par l'instance divine. Et accueillis comme tels. Alors que vous…
  Réfléchissez. Vous, qui considérez votre Dieu comme créateur de toutes choses en ce monde, comment ce Dieu peut-il alors vous considérer, vous, qui détruisez ses propres créatures, les Hommes ? Ces Hommes qui, amis ou ennemis, ne peuvent qu'être vos frères, puisque fils de Dieu.
  Alors, avant de tuer vos semblables et de compromettre votre éternité, contrairement à ce que vous promettent certains maîtres à penser, cela ne vaut-il pas la peine d'y réfléchir ? Et de méditer.

© Jacques Guilloreau, Eclats de voix.

 

 

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